Que doit faire un parent dont l’enfant est victime de harcèlement par un autre élève ?
Retour au blog Une femme est jugée ces jours pour avoir tiré les cheveux et donné des coups à un enfant de 7 ans sur le chemin de l’école, parce qu’elle voulait se venger du harcèlement que cet enfant faisait subir à sa fille. Pour le cas où la version de l’accusation serait retenue par le Tribunal, cette mère de famille pourrait être reconnue coupable de voies de fait, voire de lésions corporelles simples. Elle risque une amende, des jours-amendes ou une peine de prison avec sursis. Dans les cas plus graves, une peine ferme peut être prononcée.
Je rappelle que pour que la légitime défense soit reconnue il faut notamment une réaction immédiate et proportionnée à une agression soudaine. Or, s’en prendre à un enfant pour des faits passés ou en représailles ne peut pas être justifié légalement.
Même si un parent est animé par une volonté de protéger son enfant, la loi lui interdit de recourir à la violence physique comme moyen de règlement des conflits. La justice n’accepte en effet pas que des individus se chargent eux-mêmes de punir les autres.
Même si l’enfant harcelait sa fille, cette femme aurait dû signaler ces faits aux enseignants, aux parents ou aux autorités compétentes, administratives ou pénales par le dépôt d’une plainte, prendre des mesures juridiques civiles. La loi offre de nombreuses possibilités d’actions même en urgence.
On voit bien la frontière floue et sujette à interprétations, entre actes de protection et de violence. Si l’instinct parental pousse à défendre son enfant, les tribunaux rappellent que se faire justice soi-même peut transformer une victime en coupable.