La justice chevaleresque
Le blog de Véronique Fontana

Rubriques: Droit des étrangers

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Le saviez-vous que c’est en 2022 que l’Union européenne et la Suisse ont mis en œuvre pour la première fois la protection découlant du statut « S » ?

Ce statut offre une protection collective et temporaire en faveur des personnes obligées à fuir l’Ukraine en raison de la guerre. Cette protection concerne les cas des personnes qui ne remplissent pas les conditions pour bénéficier de la qualité réfugié ou de l’asile. Elle vise donc les personnes exposées à un danger relativement grave et général, ce qui est, évidemment le cas, lors d’une guerre. Le critère décisif pour l’octroi de cette protection S, est d’avoir résidé légalement en Ukraine avant le 24 février 2022, peu importe la nationalité. La délivrance de ce permis offre plusieurs droits à leurs titulaires, notamment le droit d’exercer une activité lucrative sur le territoire Suisse, la possibilité du regroupement familial sans délai de carence, ainsi que la liberté de voyager dans les autres États européens. Toutefois, le titulaire du statut S est attribué à un canton...

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Mais pourquoi je peux pas rester suisse ?????

Le Tribunal fédéral a confirmé l’annulation de la naturalisation facilitée d’un ressortissant français qui avait quitté le domicile conjugal avec l’intention de divorcer peu après l’avoir obtenue. Dans cette affaire, un ressortissant français s’était marié avec une Suissesse. Par la suite, il avait été mis au bénéfice de la naturalisation facilitée après avoir certifié qu’il vivait avec sa femme sous la forme d’une communauté conjugale stable et qu’il n’avait aucune intention de divorcer. Cependant, l’épouse a informé le Secrétariat d’Etat aux migrations que son mari avait définitivement quitté le domicile conjugal avec à l’appui trois attestations de tiers confirmant cela. Quelque temps plus tard, une demande en divorce a été déposée. En conséquence, le Secrétariat d’Etat aux migrations a prononcé l’annulation de la naturalisation facilitée. En effet, celle-ci peut être annulée si elle a été acquise par des déclarations mensongères ou par la dissimulation de faits essentiels. Cette décision a...

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Tu veux divorcer? Ben retourne chez ta mère alors…

Le Tribunal fédéral a confirmé le non-renouvellement d’une autorisation de séjour à un étranger après son divorce. Cette affaire concernait un ressortissant brésilien qui avait épousé une femme vivant en Suisse. Lors de son arrivée dans notre pays, ce dernier a été mis au bénéfice d’une autorisation de séjour, puis celle-ci a été renouvelée. Néanmoins, le couple s’est finalement séparé et leur divorce a été prononcé. Le Service de la population et des migrants a alors refusé de renouveler l’autorisation de séjour de Monsieur et a, par conséquent, prononcé son renvoi de Suisse. Saisi de cette affaire, le Tribunal cantonal a confirmé cette décision. Se plaignant d’une mauvaise application de la Loi fédérale sur les étrangers et l’intégration, l’homme est monté jusqu’au Tribunal fédéral. En effet, cette loi prévoit que le droit du conjoint à l’octroi d’une autorisation de séjour et à la prolongation de celle-ci subsiste après la dissolution...

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Quand l’accessoire devient le principal

Dans une jurisprudence pléthorique, le Tribunal fédéral est très souvent amené non seulement à trancher des affaires pénales, mais aussi des problématiques accessoires à une procédure pénale, à savoir le refus de délivrance d'une autorisation de séjour en Suisse, respectivement le refus de renouvellement d'une autorisation de séjour, et le renvoi de Suisse.   La problématique est très souvent liée à des ressortissants européens, qui sont condamnés pour différentes infractions. Depuis le 1er octobre 2016, les articles 66a et suivants CP confèrent la compétence au Juge pénal de statuer sur l'expulsion des étrangers ayant commis des infractions, mais les autorités administratives bénéficient aussi d'une compétence en la matière.   Selon l'accord sur la libre circulation des personnes, chaque ressortissant européen a un droit de séjour et d'accès, s'il peut justifier une activité...

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Double jeu explosif

Le Tribunal fédéral a confirmé l’annulation de la naturalisation facilitée d’une ressortissante guinéenne pour avoir menti sur la situation de sa relation conjugale. La perspective de naturalisation s’annonçait pourtant bien pour cette femme, qui était mariée avec un ressortissant suisse, et qui avait eu un enfant avec lui. Celle-ci avait déposé une demande de naturalisation facilitée, en certifiant vivre avec son époux et n’avoir aucune intention de divorcer. Dès lors, la naturalisation lui avait été octroyée et le passeport suisse délivré… affaire terminée... du moins provisoirement… Car la situation a explosé  lorsque la jeune femme a mis au monde deux autres enfants issus de sa relation extraconjugale. L’époux suisse a alors ouvert  action en désaveu de paternité, invoquant la séparation du couple depuis plusieurs années… Par...

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Il ne faut pas confondre les poires et les pommes

Dans une affaire qui vient d'être publiée*, le Tribunal fédéral a eu à trancher une problématique d'un avis aux débiteurs, portant sur une contribution d'entretien imposée à un ressortissant helvétique, suite à un divorce prononcé au Kenya. Le mari avait ouvert action en divorce au Kenya, et l'autorité judiciaire compétente de Nairobi avait prononcé le divorce des conjoints. Postérieurement, l'ex-épouse avait demandé la révision de ce jugement, en demandant que son ex-mari s'acquitte des frais d'écolage de sa fille, et qu'il contribue à son entretien, ainsi qu'à celui de sa fille, par le versement d'une pension globale de USD 4'000.- par mois.   L’ex-époux ne payant pas la contribution d’entretien, l'ex-épouse a déposé, en Suisse, une requête d'avis aux débiteurs, demandant au Département fédéral des affaires étrangères (DFAE), de prélever les USD 4'000.- sur le salaire de l'ex-mari et de les lui...

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