La justice chevaleresque
Le blog de Véronique Fontana

La manière dont une victime devrait réagir est parfois en décalage avec la réalité des comportements observés

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08/07/2024 | Articles

Lorsqu’une personne est confrontée à un danger extrême, comme une agression sexuelle, son corps peut entrer dans un état de « sidération » terme relevant de la psychiatrie. L’atteinte crée une « paralysie » temporaire, durant laquelle la personne est incapable de bouger ou de réagir au traumatisme.

La victime peut craindre que fuir ou résister augmente la violence notamment par des représailles physiques ou même la mort si elle tente de s’échapper.

L’expérience d’un viol peut être tellement choquante que la victime peut être incapable de traiter ce qui se passe. Elle peut avoir du mal à croire que cela se produit réellement et être mentalement figée par l’incrédulité.

Des sentiments de honte, de culpabilité ou de confusion peuvent submerger la victime, l’empêchant de réagir immédiatement. La stigmatisation sociale liée au viol peut aussi jouer un rôle, car la victime peut craindre de ne pas être crue ou d’être tenue pour responsable pour ce qui s’est passé.

Si l’agresseur est une connaissance, comme un partenaire, un ami ou un membre de la famille, il peut y avoir une dynamique de pouvoir ou des sentiments conflictuels qui compliquent la réaction immédiate.

A l’opposé des réactions « standards » de combat ou de fuite, certaines victimes peuvent réagir par la soumission ou l’apaisement dans l’espoir de réduire la violence ou de survivre à l’attaque.

Ces réactions sont des mécanismes de défense naturels et automatiques (bien que contraires à ce qu’on peut imaginer) qu’il faut donc analyser pour éviter de juger leurs réactions de manière simpliste du style : « elle n’a pas fui donc elle n’a pas été victime de viol » et de mieux les soutenir dans leur processus de guérison.

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