La justice chevaleresque
Le blog de Véronique Fontana

Tu veux me violer ? OK pourquoi pas…

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07/12/2020 | Articles, Droit pénal

Ce titre, à première vue brutal et polémique, est bien évidemment contraire au courant dominant du « politiquement correct ».

Je l’ai choisi ici, à dessein, pour évoquer un thème, à savoir celui de la sexualité violente, qui fait de plus en plus l’actualité, du consentement aux atteintes physique et psychiques, voire dans les cas extrêmes, au meurtre.

Très souvent la réalité dépasse la fiction la plus trash.

 

*   *   *

 

Une affaire judiciaire allemande en a dressé les limites, posant d’innombrables questions aux confins de la sociologie, de la psychiatrie et peut être du droit.

Quelques heures après leur mariage et alors qu’ils se connaissaient depuis des années, de jeunes mariés s’étaient livrés à une pratique sado-masochiste extrêmement violente.

Lors de cette « session consentie » le mari a infligé de telles blessures à sa femme qu’elle en est morte.

Il a déclaré pour sa défense que les agressions avaient été commises avec accords mutuels et que ces pratiques sexuelles extrêmement violentes existaient déjà entre eux depuis des années.

Le tribunal l’a condamné à une peine avec sursis.

 

*   *   *

 

Cette affaire met en lumière non seulement les limites de la libéralisation d’une certaine forme de sexualité allant jusqu’à encourager certains hommes à tuer intentionnellement leur partenaire féminine.

Dans ce cas, l’auteur du meurtre, réinterprétant son acte a posteriori, soutient qu’il s‘agit d’un accident « rough sex gone bad ».

Tout ceci est parfois amplifié par des pratiques de plus en plus médiatisées, voire justifiées notamment par l’égalité des sexes, et sublimées par le cinéma.

Cela étant, au-delà du fantasme de la recherche de limites et de l’art, la question préalable à ces pratiques est celle du « consentement éclairé » des partenaires ; la libéralisation sexuelle n’ayant fait qu’émerger ces situations, sans que les fondamentaux n’aient changé.

Certes, et sur le plan juridique en particulier, le législateur est particulièrement permissif en ce qui concerne les accords au sein du couple en matière de sexualité.

Les garde-fous du contrat illicite, du contrat contraire aux mœurs (art 20 CO), de la protection contre soi-même (article 27 CC) et du droit pénal, apparaissent ici très éloignés de certaines pratiques et la jurisprudence les sanctionne très rarement.

Si chacun a le droit de se libérer de ses obsessions et des carcans sociaux et religieux, que la recherche de la transgression de l’interdit est parfois le fondement de fantasmes violents, il est essentiel que le libre arbitre sexuel soit parfois limité par la loi et les juges.

On peut certes jouir de tout et de rien mais pousser les excès jusqu’au meurtre, voire accepter ce risque (on parle ici de dol éventuel) n’est pas admissible.

Si certains caressent des fantasmes de désir meurtrier, d’autres préfèrent de loin « l’été meurtrier » et son héroïne culte…

« Fifty shades of grey » versus « l’été meurtrier » : à chacun de décider… moi j’ai fait mon choix…

 

Véronique Fontana

Etude Fontana
Etude d’avocats

Commentaires

11 réponses à “Tu veux me violer ? OK pourquoi pas…”

  1. Yves Rolland dit :

    Dans votre texte, vous semblez mettre l’accent sur le sexe.
    Mais si l’on met accent sur l’accident lors d’une pratique à risque (on tue quelqu’un ou on se tue en roulant un peu trop vite ) est ce que c’est différent, avec circonstances exeptionnelles atténuantes ou non ?

  2. Blaise Moy dit :

    Je m’étrangle avec mon café (et n’y prends aucun plaisir).

    Vous parlez de « libéralisation d’une certaine forme de sexualité », comme si ces pratiques extrêmes (parfois dévoyantes) devenaient la norme. Comment pouvez-vous affirmer cela sur la base d’un jugement qui semble aussi invraisemblable qu’exceptionnel?

    Relisez-donc les 120 journées de sodome. Vous verrez, les fantasmes paroxystiques d’alors n’avaient rien à envier à ceux d’aujourd’hui.

    Mais en conclure qu’il est « essentiel que le libre arbitre sexuel soit parfois limité par la loi et les juges »? Et d’après quels critères? Pas plus d’une fessée par jour?

    Allons.

    Vous me faites parvenir à une seule conclusion: « sex sells », car je prends rarement la plume.

  3. Alain Detree dit :

    Bonjour, au delà du rapport amoureux, sexuel, j’y vois un rapport de force, de la torture.

    • Esprit contrarié dit :

      Dans ce genre de pratique … Le ou la masochiste, y trouve du plaisir. Trouver plaisir en donnant (Sado) ou en recevant (Maso) des violences témoigne d’esprits perturbés dont la cause est complexe et névrotique. On ne peut bien sûr que déplorer les drames qui en découlent parfois. Seule une thérapie pour une remise en question pourrait éviter parfois le pire. Mais malheureusement, si la victime décède de pratiques consenties, on ne peut alors parler de viol. C’est triste à dire mais c’est comme ça. A jouer aux allumettes on doit s’attendre un jour à allumer le feu. Pour votre information sachez que dans les pratiques sadomasochistes hétérosexuelles, les masochistes sont aussi parfois des hommes … appréciants que la femme leur inflige des sévices. Comme quoi !

  4. Olivier Wilhem dit :

    A mon avis, leur mariage lui est resté en travers de la gorge!
    (très belle illustration)

  5. perplexe dit :

    Si une personne meurt à la suite d’un rapport sexuel violent, même consenti, c’est de l’homicide par négligence. En France je crois qu’on dit: « coups et blessures ayant entraîné la mort sans intention de la donner ». C’est grave et c’est pénal.

    Il est instructif de lire les petites annonces érotiques sur internet. C’est étonnant le nombre de femmes modernes libérées, probablement beaucoup d’entre elles sont féministes et de gauche, qui recherchent des « mâles alpha », des « maîtres » durs, impitoyables, qui désirent être « dominées », « soumises », battues, qui demandent un viol simulé, veulent être traitée comme des esclaves, fouettées, humiliées, rabaissées, etc.

    Les expressions sont très crues. Quand je lis ça ça me donne l’impression que le discours féministes est risible. Je ne dis pas que la vérité de la condition féminine soit exclusivement dans les petites annonces internet. Mais en tous cas elle est encore moins dans le discours féministe, qui ne représente qu’une minorité et dont l’importance est faussée par le fait que dans les médais le féminisme est une idéologie obligatoire.

    Jusque dans les années 1960, les usines textiles du nord de la France appartenaient à des patrons très catholiques. Pour être embauchés dans ces usines il fallait présenter un « billet de confession », délivré par le curé. Donc il fallait prouver qu’on était un bon catholique. Dans les médias aujourd’hui c’est pareil. Si on veut avoir un poste de journaliste, il faut prouver qu’on est féministe. Mais cela ne veut absolument pas dire que dans la population il y ait plus qu’une minorité qui adhère aux idées féministes.

  6. F. Rierou dit :

    « Le mariage n’est qu’un viol par procuration. On ne sait pas ce qui est pire, la solitude d’avant ou celle d’après. » – Fourier

  7. boris viande dit :

    Il s’est levé à mon approche,
    Debout, il était bien plus petit
    Je me suis dit: « C’est dans la poche,
    Ce mignon-là, c’est pour mon lit! »
    Il m’arrivait jusqu’à l’épaule
    Mais il était râblé comme tout
    Il m’a suivie jusqu’à ma piaule
    Et j’ai crié vas-y mon loup!
    Fais-moi mal, Johnny, Johnny, Johnny,
    Envole-moi au ciel Zoum!
    Fais-moi mal, Johnny, Johnny, Johnny,
    Moi j’aime l’amour qui fait boum!

    Il n’avait plus que ses chaussettes,
    Des belles jaunes avec des raies bleues
    Il m’a regardé d’un œil bête,
    Il comprenait rien, l’malheureux
    Et il m’a dit l’air désolé :
    « Je n’ferais pas d’mal à une mouche »
    Il m’énervait je l’ai giflé
    Et j’ai grincé d’un air farouche
    Fais-moi mal, Johnny, Johnny, Johnny,
    Je n’suis pas une mouche Zoum!
    Fais-moi mal, Johnny, Johnny, Johnny,
    Moi j’aime l’amour qui fait boum!

    Voyant qu’il ne s’excitait guère,
    Je l’ai insulté sauvagement,
    J’y ai donné tous les noms d’la terre,
    Et encore d’autres bien moins courants.
    Ça l’a réveillé aussi sec,
    Et il m’a dit: « Arrête ton charre
    Tu m’prends vraiment pour un pauvre mec,
    J’vais t’en refiler, d’la série noire. »
    Tu m’fais mal, Johnny, Johnny, Johnny,
    Pas avec des pieds Zing!
    Tu m’fais mal, Johnny, Johnny, Johnny,
    J’aime pas l’amour qui fait bing!

    Il a remis sa p’tite chemise,
    Son p’tit complet, ses p’tits souliers,
    Il est descendu l’escalier
    En m’laissant une épaule démise.
    Pour des voyous de cette espèce,
    C’est bien la peine de faire des frais,
    Maintenant, j’ai des bleus plein les fesses
    Et plus jamais je ne dirai:
    Fais-moi mal, Johnny, Johnny, Johnny,
    Envoie-moi au ciel Zoum!
    Fais-moi mal, Johnny, Johnny, Johnny,
    Moi j’aime l’amour qui fait boum!

    Boris Vian, Fais-moi mal Johnny
    https://www.youtube.com/watch?v=bwlWLnhtfJU

    • Veronique Fontana dit :

      Merci beaucoup pour ce commentaire. J’ai toujours adoré Boris Vian et je saisis cette occasion pour partager cette chanson avec mes lecteurs en complétant mon article 🙂

  8. Olivier Wilhem dit :

    J’ai enfin pu trouver une définition des multi-pseudos sur ces blogs, merci Serge Le Grand 🙂

    https://www.youtube.com/watch?v=13k7OZzzg40

  9. Esprit contrarié dit :

    « Cette affaire met en lumière non seulement les limites de la libéralisation d’une certaine forme de sexualité allant jusqu’à encourager certains hommes à tuer intentionnellement leur partenaire féminine » ….
    Chère Madame, je pense que vous ne comprenez rien à ces Êtres ? J’ai repris vos dires car vous parlez de vouloir mètre des limites à la libéralisation … ICI ON NE PEUT HÉLAS PARLER DE LIMITE CAR ON SE RÉFÈRE À DES PERSONNES À L’ESPRIT CONTRARIÉ … Vos propos ressemblent et me font penser comme vouloir gronder un truand en lui disant que ce n’est pas bien ce qu’il fait … LOL … En conclusion, ces êtres contrariés s’ils ne veulent recevoir une aide MÉDICALE … se moqueront bien de toutes restrictions que se soit ! Une bonne soirée à vous.

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