Conduire en dormant
L'arrivée de la conduite automatisée sur les routes suisses dès mars 2025 est une avancée excitante… et un peu effrayante. Imaginez : bientôt, vous pourrez lâcher le volant sur l'autoroute sans que cela ne déclenche une panique générale – enfin, en théorie ! C’est la promesse d’un futur où les voitures se garent toutes seules pendant que vous vous concentrez sur l’essentiel : choisir la bonne playlist. Mais avec cette innovation : qui est responsable si votre voiture autonome décide de s’offrir une petite sortie de route ? Est-ce la faute du conducteur qui fait autre chose, du logiciel défaillant ou du constructeur trop optimiste sur son produit ? Voilà une question à trancher, cas par cas, et pas en mode automatique ! Je souligne aussi l’importance de protéger ses données personnelles. Après tout, personne ne souhaite que sa voiture...
Via Sicura entré en vigueur le 1 er janvier 2013 avait pour but de renforcer la sécurité du trafic et de réduire le nombre d’accidents. Il a introduit des peines minimales (1 an de peine privative de liberté et 2 ans de retrait du permis) pour les dépassements de vitesse entrant dans cette catégorie et la justice n’avait plus de marge d’appréciation. La sévérité de ces mesures axées sur la répression, ont fait l’objet de contestations. En effet, les sanctions qui en découlaient provoquaient un certain malaise en comparaison avec les peines sanctionnant d’autres crimes de natures différentes. Cette loi a été modifiée le 1er octobre 2023. Les mesures jugées trop sévères (notamment le délit de chauffard, pour les conducteurs non-récidivistes) ont été revues à la baisse. Cette adaptation a redonné aux juges la flexibilité d’apprécier la faute et la proportionnalité de...
A-t-on le droit de freiner si un conducteur nous talonne ? Ou d’actionner le lave-glace pour importuner un motard ? De telles actions - détournées de leurs fonctions initiales- et prises dans un but de rétorsion contre un autre usager de la route sont interdites. Freiner pour se débarrasser d’un véhicule qui nous colle ou l’asperger d’eau pour lui signifier sa désapprobation augmente en effet le danger. Celui qui agit de cette façon risque en principe une amende et un retrait de permis de conduire. Il faut vraiment des circonstances exceptionnelles pour que des contre-mesures soient admissibles et jugées non punissables. Il ne doit pas s’agir de mesures purement chicanières. En cas de dénonciation à la police, on analysera le comportement de chacun, les circonstances, la densité du trafic, le danger créé par celui qui talonne et le véhicule talonné. On appréciera si...
*1. Avertissement:* Un avertissement est prononcé en cas d'infraction très légère à la Loi fédérale sur la circulation routière, sous la condition qu'aucun retrait n'ait eu lieu dans les deux années précédentes. *2. Retrait Ordinaire:* Le retrait ordinaire est décidé lorsque le conducteur viole les dispositions de la loi, met en danger la circulation et présente un comportement fautif. Sa durée est d’un mois au minimum pour les infractions de gravité moyenne et de trois mois au moins en cas d’infraction grave. *3. Retrait de Sécurité:* Le retrait de sécurité intervient lorsque les conditions légales pour la délivrance du permis ne sont plus remplies, notamment pour des raisons médicales, caractérielles, en raison de dépendance à l'alcool ou à des stupéfiants. *4. Retrait Préventif:* Un retrait préventif peut être décidé en cas de doutes sérieux sur l'aptitude à la conduite....
Si un conducteur est arrêté pour conduite en état d'ivresse ou sous l'influence de drogues, la police peut, selon les circonstances, saisir son véhicule pour des raisons de sécurité publique et pour les besoins de l’enquête. En cas d'infractions graves à la loi sur la circulation routière, telles que les excès de vitesse extrêmes, tombant sous le coup de via sicura ou lors d’un accident ayant provoqué des blessures graves, ou un décès, lors d’une conduite imprudente, la police peut, sur ordre du procureur, saisir le véhicule pour empêcher le conducteur de continuer à circuler de manière dangereuse ou pour soumettre le véhicule à une expertise technique portant sur d’éventuels défauts de constructions. Le véhicule est saisi pour être examiné afin de déterminer les causes de l’accident. Si un véhicule est impliqué dans des activités criminelles, telles que le trafic de drogue,...
Lors d’accrochages entre des véhicules ne causant que des dégâts matériels, les conducteurs peuvent s’arranger et remplir le constat d’accident à l’amiable. D’ailleurs il arrive souvent que lorsque la police est appelée pour des cas de très peu de gravité ne causant que des dommages matériels, elle encourage les protagonistes à trouver un accord directement entre eux et n’intervient pas. Cela a pour effet que les autorités ne sont pas avisées et qu’aucun conducteur ne risque une amende ou un retrait du permis de conduire. S’arranger a donc des avantages certains. Il faut savoir toutefois que les assureurs ne sont pas liés par le constat à l’amiable et qu’il peut arriver qu’ils n’acceptent pas les responsabilités telles que reconnues par les conducteurs. Ils refuseront donc d’indemniser. De même si l’un des conducteurs revient sur les torts qu’il a acceptés dans le constat...
Au volant, on dépasse toujours par la gauche… mais on peut devancer par la droite ! Il n’est pas rare de se voir devancer par la droite sur l’autoroute, mais est-ce permis ? Le cas du devancement par la droite est réglé dans l’Ordonnance sur les règles de la circulation routière. Il ressort ainsi que le devancement par la droite est autorisé si le principe de la prudence qui s’impose au conducteur est respecté. Cela signifie qu’un devancement par la droite est licite, à savoir, lorsque le conducteur, de manière prudente, passe de la voie de gauche sur la voie de droite sans accélération et sans que ce dernier procède à un processus de slalom. Dans un tel cas un devancement par la droite est donc admissible. Toutefois, il est strictement interdit de contourner les véhicules par la droite en déboîtant de la voie...
Lors d’un contrôle de police à l’éthylomètre si le résultat indique 0,25 ne faites pas l’erreur d’imaginer que vous êtes en-dessous du 0,5 gr pour mille et que vous ne risquez rien. La valeur obtenue avec l’éthylomètre se mesure en milligramme par litre d’air expiré. La limite se situe donc à 0,25 mg/l, correspondant à 0,5 gramme pour mille pour un contrôle établi par une prise de sang. Vous êtes en état d’ébriété si vous avez un taux égal ou supérieur 0,5 ‰ ou 0,25 mg/l mais inférieur à 0,8 ‰ ou 0,4 mg/l. Sur le plan pénal vous encourez une amende et, sur le plan administratif, un avertissement. L’ivresse est qualifiée lorsque le taux d’alcool est de 0,8 ‰ ou de 0,4...
Si vous circulez en ville, vous aurez certainement remarqué une augmentation des zones limitées à 30 km/h. Mais quelles sont les règles à respecter ? Tout d’abord, c’est la priorité de droite qui s’applique aux intersections. Ensuite, à la fin d’une zone limitée à 30 km/h, la vitesse maximale est généralement fixée à 50 km/h. Enfin, comme vous l’aurez déjà constaté, il n’y a généralement pas de passages pour piétons dans ces zones. Il faut donc faire très attention car le piéton n’est pas prioritaire, contrairement aux zones 20 km/h, mais peut traverser où il le souhaite. Rappelons à cet égard, que s’il existe malgré tout un passage piéton, l’utilisation de celui-ci est obligatoire lorsqu’il se trouve à moins de 50 mètres. Avis aux piétons, traversez où vous voulez, mais regardez toujours de chaque côté car vous n’avez pas la priorité ! Petite précision: il...
Un important excès de vitesse peut être qualifié de « délit de chauffard », mais quelles sont les conditions et conséquences d’une telle infraction ? Rappelons tout d’abord que le « délit de chauffard » a été introduit dans la loi sur la circulation routière le 1er janvier 2013 dans le cadre du programme Via Sicura destiné à améliorer la sécurité du trafic et les contrôles routiers. Ensuite, s’agissant des conditions, le « délit de chauffard » est réputé commis lorsque le conducteur circule à plus de : * 70 km/h, là où la limite est de 30 km/h ; * 100 km/h, là où la limite est de 50 km/h ; * 140 km/h, là où la limite est de 80 km/h ; * 180 km/h, là où la limite est de 100 km/h ; * 200 km/h, là où la limite est de 120 km/h ; Finalement, en ce qui...
Le feu passe au vert mais l’automobiliste devant moi ne démarre pas… Il n’est pas rare de croiser sur la route des conducteurs qui manipulent leur téléphone portable et qui ne sont pas concentrés sur la circulation… Or utiliser son téléphone au volant peut coûter très cher… Qu’est-ce qu’on risque? Téléphoner en conduisant sans dispositif mains libres constitue une contravention sanctionnée par une simple amende d’ordre de CHF 100.-. Mais l’utilisation au volant d’un portable pour faire autre chose qu’un simple appel, par exemple pour lire, écrire des messages ou filmer, constitue une violation grave des règles de la circulation routière qui entraine une peine pécuniaire voire une peine privative de liberté pouvant aller jusqu’à trois ans ainsi qu’un retrait du permis de conduire pour une durée minimale de trois mois. Le principe de base est qu’il faut vouer toute son...
Nombreux sont les automobilistes qui dépassent les cyclistes ou les tracteurs bien qu’une ligne blanche continue délimite la voie de circulation. Est-ce légal ? - Non. La loi sur la circulation routière interdit de franchir, ou d’empiéter sur les lignes de sécurité. Les véhicules doivent toujours circuler à droite des lignes blanches. Cette règle est très stricte et ne permet pas de dépasser un cycliste ni un véhicule lent tel un tracteur, et cela, même si le tronçon emprunté est limité à 80 km/h. On peut admettre qu’un motard puisse dépasser un cycliste par exemple pour autant qu’il reste dans sa voie de circulation et n’empiète pas sur la ligne blanche tout en laissant évidemment une distance de sécurité suffisante en largeur à l’égard du cycliste pour ne pas le gêner. Le Tribunal fédéral a nuancé la règle interdisant d’empiéter sur une...
Un client m’expose que son frère (qui était sous une mesure de retrait) a emprunté son permis de conduire et s’est fait contrôler par la police. Quel est le risque ? Tout dépend de votre participation à cet acte. L’art. 97 al. 1 let. c LCR prévoit que quiconque cède à des tiers l’usage d’un permis ou de plaques de contrôle est puni d’une peine privative de liberté de trois ans au plus ou d’une peine pécuniaire. Cette infraction suppose que vous ayez accepté de prêter votre permis de conduire. En revanche, si quelqu’un vous prend votre permis de conduire à votre insu, sans que vous ne le sachiez et ne lui ayez donné l’autorisation, vous ne risquez rien. Mais lui, au contraire, peut être condamné à une peine privative de liberté de trois ans au plus ou d’une peine pécuniaire pour conduite d’un...
